Réseau de Mobilité Autonome entre Crest et l’écosite du Val de Drôme, de quoi parle-t-on ?
• Il s’agit d’une expérimentation destinée à faire rouler une navette autonome entre la gare de Crest et l’Ecosite du Val de Drôme sur un trajet de 4,66 km en connexion permanente avec son infrastructure. La navette desservira, outre les deux terminus, sept arrêts intermédiaires de proximité, et mettra au minimum 22 minutes pour parcourir la distance.
• Cette expérimentation est une première française, voire européenne : il s’agit du premier service de navette autonome à circuler en milieu rural sur des voiries ouvertes au trafic.
En quoi est-ce une première française ?
• La particularité de cette expérimentation est qu’elle se situe en zone peu dense. Aujourd’hui, les expérimentations sur les véhicules autonomes ou les navettes autonomes sont localisées presque toujours en ville, en site propre ou dans un environnement largement balisé. La zone rurale constitue un terrain de jeu encore peu exploré.
• Contrairement à la ville dense, où de nombreux points fixes (immeubles,) facilitent le repérage et la circulation de la navette, le milieu rural est constitué d’un environnement changeant. Les repères fixes y sont peu nombreux, et la configuration change radicalement en fonction des jours et des saisons (végétations, neige…)
Quel sera le temps de parcours ?
• L’objectif n’est pas d’aller vite dans cette première phase mais bien de vérifier la capacité de la navette à relever les nombreux défis alternant zones urbaines et rurales.
• Le temps de parcours est pour le moment de (22 minutes) et sera amélioré au fur et à mesure des roulages.
Est-ce une expérimentation ou un service ?
• Il s’agit d’une expérimentation portant sur un Réseau de Mobilité Autonome :
o Le côté expérimental porte sur la capacité même de la navette à circuler de manière autonome sur ce trajet, situé en milieu rural et sur route ouverte en connexion permanente avec son infrastructure
o L’expérimentation porte aussi sur le test d’un nouveau service à bord. La navette est dépourvue de conducteur. Pour autant, un opérateur sera systématiquement présent à bord de la navette. Cet opérateur pourrait profiter à terme du temps de trajet pour échanger avec les administrés présents dans la navette.
Quelle est la technologie utilisée ?
• La navette utilisée est l’AUTONOM® SHUTTLE de NAVYA. Elle peut en théorie transporter 15 personnes, 11 assises et 4 debout, mais il a été décidé de conserver uniquement les places assises. La navette transportera donc 10 passagers, tous assis, ainsi qu’un opérateur mis à disposition par notre structure.
• Cette navette a déjà été expérimentée plusieurs fois en France et à l’étranger. Pour circuler de manière autonome, elle exploite des systèmes de guidage et de détection performants qui associent plusieurs technologies de pointe : caméras, Lidars…
• Cette technologie embarquée est fondée sur un principe simple : elle scanne l’environnement en permanence et compare ces données de perception à la cartographie numérique dont elle dispose en mémoire. Contrairement à la ville dense, où de nombreux points fixes (immeubles…) facilitent le repérage et la circulation de la navette, le milieu rural est constitué d’un environnement changeant au fil des jours et des saisons (végétations, neige…). La navette se repère alors largement grâce à l’infrastructure, aux éléments de signalisation routière en particulier. Pour cela, en amont de l’expérimentation, le marquage routier a été refait et des panneaux verticaux ont été implantés ; un équipement frugal de l’infrastructure pour le véhicule autonome.
• Cette technologie est particulièrement maîtrisée en Région AURA puisqu’elle représente 1500 emplois répartis dans une cinquantaine d’acteurs qui travaillent activement sur le sujet.
Pourquoi avoir choisi ce territoire ? ce parcours ?
• Le premier critère de choix était celui de la ruralité : le parcours devait s’effectuer en zone peu dense, sur une voirie qui nécessitait d’engager peu de frais sur sa mise à niveau.
• Il fallait ensuite que les collectivités territoriales soient porteuses d’une forte volonté d’innover en matière de mobilité autonome.
• Enfin, il était important que l’expérimentation fasse appel à l’expertise d’acteurs publics et privés de la mobilité disposant d’un ancrage territorial fort.
• C’est ainsi que le choix s’est porté rapidement sur le territoire du Val de Drôme et sur les communes de Crest et d’Eurre, un territoire qui répondait à l’ensemble de ces critères : le siège de Bertolami est situé dans la Drôme (à Saint-Donat-sur-l’Herbasse), à 50 km de Crest. Celui de Navya est à Villeurbanne, près de Lyon. Eurovia dispose quant à elle de nombreuses agences en Drôme (Eurovia Drôme-Ardèche).
• Le parcours devait relier deux points d’intérêt locaux, situés à faible distance l’un de l’autre. Il devait aussi présenter quelques défis techniques pour la navette autonome (le fameux tunnel de végétation). C’est ainsi qu’il a été décidé de relier la Gare de Crest à l’Ecosite du Val de Drôme, situé sur la commune d’Eurre.
• Le parcours va s’effectuer sur un secteur qui n’est actuellement pas desservi par les transports en commun et qui compte de nombreuses activités (parc d’activités économiques, lac de pêche, jardins familiaux etc.).
Qui sont les acteurs du projet ?
Cette expérimentation est pleinement collaborative. Elle implique :
• Les territoires :
o La région Auvergne-Rhône-Alpes
o Le département de la Drôme
o L’intercommunalité du Val de Drôme en Biovallée
o La ville de Crest
• Un ensemblier de l’infrastructure :
o Eurovia, notamment à travers sa filiale Signature Group, fabricant, installateur et mainteneur de signalisations routières.
• Un opérateur de mobilité :
o Nous, Beti, filiale « Navette autonome » de la société Bertolami
• Un fournisseur de systèmes de conduite autonome :
o Navya
Quels sont les défis à relever ?
• Pour les acteurs du projet, l’ambition est grande puisqu’il s’agit de créer le premier moyen de transport collectif autonome en territoire rural et peu dense.
• Avant que le service soit pleinement opérationnel, de nombreux défis doivent être relevés :
o Concrétiser une expérience citoyenne du véhicule autonome en milieu rural.
o Tester l’acceptabilité du véhicule sans conducteur par les citoyens et les autres usagers de la route.
o Comprendre les difficultés rencontrées pour faire circuler un transport collectif autonome en milieu rural. La section 2 du parcours en particulier, comprenant un « tunnel de végétation » où les repères sont rares, constitue de ce point de vue le principal défi technique.
o Valider le fonctionnement de la navette en milieu rural afin de préparer la phase 2, qui permettra d’étendre le domaine d’opérabilité de la navette et de préparer des scénarios pour éviter de futures zones blanches de mobilité dans les territoires peu denses.